Lorsque j’ai enfilé pour la première fois l’Adidas Adizero Prime X 2 Strung, j’ai tout de suite compris que j’avais affaire à une chaussure de running pas comme les autres. Présentée par Adidas comme une “superchaussure” ultra-coussinée et bardée de technologie, elle est même hors-la-loi en compétition officielle (son amorti dépasse les normes autorisées pour les athlètes élites). En tant que passionné de course à pied toujours curieux des dernières innovations, j’ai testé cette Prime X 2 sur différentes distances pour vous livrer mon avis expert, en toute sincérité. Est-ce la chaussure ultime pour battre vos records personnels, ou un concentré de technologie trop extrême pour être pratique au quotidien ? Voici mon retour d’expérience.
Avant de commencer, vous pouvez consulter notre guide pour bien sélectionner une chaussure de running.
Caractéristiques essentielles de la Prime X 2 Strung
Allons à l’essentiel : la Adidas Adizero Prime X 2 Strung est conçue pour repousser les limites de l’équipement de running. Sur le plan technique, on retrouve :
- Amorti maximal : Une semelle intermédiaire d’environ 50 mm de hauteur au talon, composée de trois couches de mousse Lightstrike Pro. C’est plus d’amorti que n’importe quelle autre Adidas, offrant un retour d’énergie exceptionnel à chaque foulée. On a l’impression de courir sur un coussin ultra-réactif.
- Plaques carbone doubles : La Prime X 2 intègre deux plaques infusées de carbone dans sa semelle (une dans l’avant-pied et une vers le talon). Ces plaques agissent comme des ressorts pour propulser en avant. L’association double plaque + épaisseurs de mousse procure une sensation de rebond marquée et une aide notable pour conserver le dynamisme sur la durée.
- Tige Strung innovante : L’empeigne (upper) utilise la technologie Strung, un tissage sur mesure de fibres qui permet de renforcer certaines zones tout en restant ultraléger. Le résultat, c’est une tige respirante, sans coutures, qui épouse le pied comme une chaussette. Elle offre du maintien aux endroits stratégiques (avant-pied, médio-pied, et talon) tout en laissant de la flexibilité là où il faut. À l’enfilage, j’ai trouvé le fit ajusté mais confortable : le chaussant est plutôt standard en largeur, avec juste ce qu’il faut d’élasticité pour s’adapter à la forme du pied.
- Semelle extérieure de qualité : Adidas a doté la chaussure d’une semelle en caoutchouc Continental™ (une référence en matière d’adhérence). Les crampons offrent une bonne traction, y compris sur route mouillée, et promettent une durabilité au-dessus de la moyenne pour une chaussure aussi performante.
- Poids et drop : En main, la Prime X 2 surprend par son poids. Ma paire (pointure 42) pèse autour de 300 grammes, ce qui est lourd pour une chaussure de compétition. Le drop (différence de hauteur talon/avant-pied) est d’environ 6-7 mm, classique pour une chaussure dynamique, favorisant une foulée médio-pied.
En résumé, la Prime X 2 Strung affiche une fiche technique impressionnante : un amorti XXL, deux plaques carbone, et une conception innovante de la tige. Sur le papier, c’est un monstre de technologie conçu pour aller vite sans se soucier des règles, d’où son surnom de chaussure “illégale”. Reste à voir comment tout cela se traduit sur le terrain, du 5 km jusqu’au marathon.
Performances sur différentes distances
J’ai emmené l’Adizero Prime X 2 Strung sur plusieurs distances pour vraiment cerner son comportement. Voici comment elle se débrouille selon différents formats de course :
Sur 5 et 10 km : dynamisme vs poids
Sur des courses courtes et intenses (5K, 10K), la Prime X 2 offre un ressenti contrasté. D’un côté, j’ai adoré l’effet “trampoline” de la semelle : le rebond est bien présent et on sent que la chaussure ne demande qu’à propulser vers l’avant. Pendant mes accélérations, la combinaison mousse + carbone donne un vrai coup de boost et amortit à merveille les impacts, ce qui rend la foulée fluide même à haute vitesse.
En revanche, dès que l’on cherche à sprinter ou à enchaîner les changements de rythme, le poids de la chaussure se rappelle à nous. À environ 300 g, on ressent une certaine inertie par rapport à des racers plus légères. Personnellement, sur un 5 km à fond, j’ai trouvé la Prime X 2 un peu encombrante : elle manque de nervosité pure pour des efforts très explosifs. Sur 10 km, cela se gère un peu mieux grâce au confort qui permet de maintenir l’allure sans subir les impacts, mais ne vous attendez pas à une sensation “légère comme l’air”. En clair : pour des compétitions courtes, la Prime X 2 fait le job en termes d’amorti et d’efficacité de foulée, mais si votre objectif est la performance chronométrique absolue, une chaussure plus légère pourrait donner un avantage supplémentaire. Je la verrais plutôt comme une excellente option pour un 10 km couru “confortablement vite” plutôt que pour battre mon record sur 5 km.
Sur semi-marathon (21 km) : endurance et confort
C’est sur semi-marathon que j’ai commencé à vraiment apprécier le potentiel de la Prime X 2 Strung. Sur 21 km, la priorité est d’allier vitesse et économie d’énergie, et c’est exactement le terrain de jeu de cette chaussure. Dès les premiers kilomètres, on se sent protégé par l’amorti : chaque foulée est moelleuse sans être molle, ce qui permet de maintenir une allure soutenue sans casser les jambes. Au fil des kilomètres, j’ai remarqué que je ressentais beaucoup moins la fatigue musculaire qu’à l’accoutumée. La stabilité de la chaussure, remarquable pour une hauteur de semelle aussi élevée, met en confiance même quand les jambes commencent à fatiguer vers la fin du parcours.
Sur des portions roulantes, j’ai pu dérouler ma foulée avec facilité, profitant du retour d’énergie pour garder un bon rythme. Lors des relances (par exemple après un ravitaillement ou une côte), la rigidité des plaques carbone aide à repartir vite, on sent un effet de levier qui pousse à accélérer. Franchement, sur mon semi, je me suis surpris à prendre du plaisir grâce au confort global : pas d’échauffement, pas de points de pression, la tige Strung tient bien le pied et s’adapte à son gonflement progressif (eh oui, sur un effort d’une heure et plus, les pieds peuvent légèrement gonfler, et l’empeigne tricotée gère bien ça).
Le poids, qui m’avait semblé handicapant sur 5 km, se fait ici beaucoup moins sentir. À allure semi-marathon, plus régulière, on s’habitue vite à la chaussure. Certes, elle n’a pas la vivacité d’une petite racer ultra-légère, mais l’amorti généreux devient un atout : on ose attaquer un peu plus fort, on craint moins les impacts, et au final on arrive plus frais dans les derniers kilomètres. Pour moi, la Prime X 2 trouve tout son sens sur semi : elle permet d’aller vite tout en préservant son corps, ce qui peut aider à gratter de précieuses secondes sur la fin de course.
Sur marathon (42 km) : le jeu en vaut-il la chandelle ?
Le marathon, c’est l’épreuve reine où une chaussure peut faire une énorme différence, positive ou négative. Avec la Prime X 2 Strung, Adidas cible clairement les coureurs qui veulent tenter le chrono sur 42 km en maximisant l’amorti. J’ai emmené la chaussure sur quelques longues sorties d’entraînement (entre 30 et 35 km) qui simulent l’effort marathon, et voici ce que j’en retire.
Sur la durée, la protection offerte est phénoménale. Même après 30 km, mes jambes étaient nettement moins détruites que d’habitude. Le combo triple mousse + dual plate agit comme un bouclier contre la fatigue musculaire : les quadriceps et mollets sont moins sollicités à chaque impact, ce qui repousse l’apparition des jambes lourdes. Pour un coureur amateur visant un marathon en 3h30 par exemple, ce genre de chaussure peut clairement aider à mieux encaisser les 10 derniers kilomètres redoutés. J’ai vraiment senti la différence le lendemain de mes sorties longues : courbatures quasi inexistantes, là où avec des chaussures plus fermes j’aurais boité en descendant les escaliers… Sur ce plan, mission accomplie pour Adidas !
Maintenant, est-ce que cela se traduit automatiquement par un meilleur chrono ? Pas si simple. La contrepartie du poids est toujours là : sur 42 km, porter quelques dizaines de grammes en trop à chaque pied peut finir par coûter de l’énergie. Les coureurs très performants, qui visent un temps canon, pourraient trouver la Prime X 2 un peu lourde quand il s’agit de maintenir une allure marathon très rapide (vers 3’/km). D’ailleurs, plusieurs testeurs anglophones l’ont qualifiée de “supertrainer” plutôt que de “super racer” – sous-entendu une chaussure fantastique pour l’entraînement et les gros volumes, un peu moins taillée pour la compétition pure. Je partage en partie cet avis : personnellement, si je devais courir un marathon pour le temps, je me poserais la question. Pour un objectif de record personnel, j’hésiterais entre le confort/soutien de la Prime X 2 et la légèreté plus agressive d’une Adios Pro (par exemple). En revanche, pour un marathon couru à allure maîtrisée ou pour simplement finir en bonne forme, la Prime X 2 est une alliée de choix. On peut presque parler de “luxe” tant elle rend la course confortable sur la fin.
En somme, sur marathon, la Prime X 2 Strung brille par sa capacité à préserver le coureur et à maintenir un haut niveau de performance jusqu’au bout. Le plaisir de course est réel, on se surprend à rester efficace même quand la fatigue s’installe. Mais le compétiteur cherchant à grapiller chaque seconde devra réfléchir à l’éternel compromis poids vs amorti. Pour ma part, j’ai été conquis par le confort et la protection offerte sur mes longues sorties – un vrai plus pour enchaîner les entraînements sans se cramer – mais je garde à l’esprit qu’il existe des options plus légères le jour J si l’objectif est uniquement la performance chronométrique.
Points forts de l’Adizero Prime X 2
- Amorti et confort exceptionnels – Le principal atout de cette chaussure, c’est son amorti ultra-généreux. On peut accumuler les kilomètres sans se massacrer les jambes. Le confort reste top même sur les longues sorties, ce qui est idéal pour les marathons ou les entraînements intensifs.
- Retour d’énergie et dynamisme – Grâce aux plaques carbone et à la mousse réactive, la Prime X 2 offre un excellent rebond. On sent une aide à la propulsion sensible, surtout à allure marathon ou semi. Chaque foulée bénéficie d’un petit effet “boost” qui rend la course plus facile et rapide sur la durée.
- Stabilité surprenante – Malgré la hauteur de semelle imposante, la chaussure reste stable. La large base et la rigidité apportée par la double plaque donnent une plateforme sûre. Je n’ai jamais eu l’impression de rouler sur les côtés, même dans les virages ou sur sol irrégulier, ce qui est rassurant pour une chaussure aussi haute.
- Technologie innovante (tige Strung) – La conception de l’empeigne Strung est un vrai plus : le maintien est précis, sans point dur, et la respirabilité est excellente. On a un chaussant quasi sur-mesure qui conjugue soutien et souplesse. C’est confortable, moderne, et efficace pour la performance.
- Durabilité et adhérence – La qualité de fabrication est au rendez-vous (heureusement vu le prix). Les matériaux respirent la solidité. Mention spéciale à la semelle extérieure Continental qui accroche bien et montre très peu d’usure après plus de 100 km de test. La Prime X 2 est faite pour durer, ce qui la rend aussi intéressante pour l’entraînement régulier.
Points faibles de l’Adizero Prime X 2
- Poids élevé – C’est le point faible le plus évident : environ 300 g, cela reste lourd pour une chaussure orientée performance. On perd en nervosité sur les allures très rapides. Ce poids pourra en rebuter certains pour la compétition, notamment sur les courtes distances ou pour les coureurs cherchant la légèreté avant tout.
- Prix exorbitant – Avec un tarif avoisinant 300€, la Prime X 2 Strung est un investissement conséquent. Le concentré de technologie a un prix, et il faut vraiment être passionné (et avoir le budget) pour s’offrir ce modèle. Cela la réserve à une niche de coureurs pointus ou de collectionneurs de “super-shoes”.
- Illégale en compétition officielle – Bien que cela ne gêne pas 99% des coureurs amateurs, il est bon de rappeler que la Prime X 2 n’est pas autorisée pour les élites en compétition (World Athletics interdit les chaussures >40 mm et plus d’une plaque carbone). Pour un coureur lambda ça n’aura pas d’incidence, mais si vous ambitionnez de courir un jour avec les élites ou sur des courses labellisées en visant le podium, ce modèle ne sera pas homologué.
- Moins polyvalente à haute intensité – J’ai trouvé que la chaussure montrait ses limites sur des entraînements très rapides, types fractionnés courts sur piste ou sprints. Elle manque un peu de peps instantané et de flexibilité pour ce genre d’effort. En clair, ce n’est pas la chaussure la plus fun pour faire des 200 m à fond, elle préfère clairement qu’on la lance sur un rythme de croisière rapide et le tenir longtemps.
- Maintien du talon perfectible – Un point faible plus personnel : j’ai dû bien ajuster le laçage pour éviter un léger glissement du talon. La tige Strung est minimaliste au niveau du contrefort, du coup le maintien arrière est moins verrouillé que sur d’autres modèles. Avec un laçage en coureur (utilisation des œillets supplémentaires en haut), le problème se règle, mais c’est à noter pour ceux qui ont le talon fin. Par ailleurs, l’enfilage est un peu serré (chausson type “chaussette” oblige) : pas rédhibitoire, mais il faut prendre le coup de main pour chausser rapidement.
Conclusion
Au final, que penser de cette Adidas Adizero Prime X 2 Strung ? Pour faire simple, c’est une chaussure spectaculaire à plus d’un titre. Adidas a repoussé les limites avec un amorti monstrueux, une double plaque carbone et une tige ultra-moderne – et le résultat se ressent en course. Mon avis personnel : j’ai été bluffé par le confort et la protection musculaire qu’elle apporte sur les longues distances. Sur mes sorties marathon, j’avais l’impression d’avoir trouvé le Saint-Graal pour arriver frais en fin de parcours. Cette chaussure m’a clairement permis d’enchaîner les kilomètres avec une fatigue réduite, et ça, c’est un avantage énorme pour quiconque prépare un marathon ou enchaîne les grosses semaines d’entraînement.
Bien sûr, elle n’est pas parfaite. Son poids m’a parfois frustré sur les séances très rapides, et le prix fait grincer des dents. Je ne la recommanderais pas à tout le monde les yeux fermés : si vous cherchez avant tout la légèreté et la nervosité, d’autres modèles de compétition pourraient mieux vous convenir. De même, si votre budget est serré, il y a moyen de trouver presque aussi bien pour beaucoup moins cher.
Cependant, si vous êtes un coureur passionné qui aime tester le top du top de la technologie running, ou si vous visez un marathon en voulant maximiser le confort et l’efficacité sur la durée, la Prime X 2 Strung est une option à considérer sérieusement. C’est typiquement le genre de chaussure qu’on adore utiliser à l’entraînement pour se faire plaisir sur les longues sorties rapides, et que l’on pourra chausser le jour de la course si l’on privilégie le confort et la constance d’allure sur la légèreté. Personnellement, je prends énormément de plaisir à courir avec, et je la garderai pour mes sorties longues rythmées et pourquoi pas un marathon objectif plaisir. L’Adizero Prime X 2 Strung incarne pour moi la démesure assumée : trop d’amorti, trop de vitesse, et finalement… tant mieux ! Parfois, more is more, et sentir cette propulsion et ce moelleux sous les pieds, c’est juste fun et motivant pour aller courir. Adidas signe ici un modèle hors normes qui ne laissera personne indifférent.
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Alternatives à considérer
Pas de comparaison directe ici, chaque chaussure a ses spécificités, mais dans le segment des chaussures de running haut de gamme axées performance, quelques alternatives méritent d’être mentionnées pour élargir votre horizon :
- Adidas Adizero Adios Pro 4 – La petite sœur plus “sage” de la Prime X 2. Avec une semelle un peu moins épaisse (dans la limite légale des 40 mm) et des tiges en EnergyRods à la place des plaques, l’Adios Pro 4 est plus légère et taillée pour la compétition officielle, tout en offrant un excellent amorti. Une option à envisager si vous voulez rester chez Adidas pour la course au chrono.
- Nike Air Zoom Alphafly NEXT% – L’autre géant de l’amorti maximal. Nike propose avec l’Alphafly Next% une chaussure également ultra-coussinée (zoomX + pods Air) et carbone, mais qui reste juste dans les clous du règlement. Très appréciée des marathoniens, elle offre un retour d’énergie fantastique et un profil un peu plus orienté performance pure du fait d’un poids légèrement inférieur à la Prime X 2.
- Asics Metaspeed Sky+ – Une alternative chez Asics avec une plaque carbone et une mousse FF Blast Turbo dynamique. Elle a une philosophie différente : plutôt que d’ajouter toujours plus d’amorti, Asics a travaillé sur l’efficacité de la foulée en fonction du coureur. La Metaspeed Sky+ est plus basse que la Prime X 2, très légère, et redoutable pour battre des records sur 10 km, semi ou marathon, si vous n’avez pas besoin d’un matelas maximal sous le pied.
D’autres modèles comme la Saucony Endorphin Elite ou la New Balance FuelCell SC Elite v3 jouent également dans la cour des chaussures de marathon performantes. L’important est de trouver la chaussure qui vous convient le mieux, selon votre foulée, vos préférences de sensations, et vos objectifs. La Adidas Prime X 2 Strung apporte quelque chose d’unique avec son amorti hors norme et son approche décomplexée de la performance. À vous de voir si ce cocktail d’innovations correspond à ce que vous cherchez pour avaler les kilomètres avec le sourire !
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