L’Adidas Adizero Adios Pro 4 marque le grand retour d’Adidas au sommet des chaussures de running de compétition. Après presque deux ans d’attente depuis la version 3, cette quatrième itération était très attendue par les coureurs sur route – et clairement, l’attente en valait la peine. Conçue pour la performance pure, elle s’appuie sur l’héritage de la gamme Adizero Adios Pro (5 records du monde et des dizaines de victoires majeures à son actif) pour proposer aux coureurs une expérience de course inédite. Est-ce vraiment la chaussure ultime pour pulvériser vos records personnels ? En tant que testeur passionné, je l’ai mise à l’épreuve sur route et voici mon avis détaillé, entre enthousiasme et regard critique.
Avant de commencer, vous pouvez consulter notre guide pour bien sélectionner une chaussure de running.
Caractéristiques clés de l’Adizero Adios Pro 4
- Poids : environ 200 g en pointure 42 (soit ~20 g de moins que l’Adios Pro 3). Une légèreté impressionnante pour une chaussure à tel niveau d’amorti, qui se ressent immédiatement en course.
- Drop : 6 mm (hauteur de semelle ~39 mm au talon / 33 mm à l’avant-pied). Ce faible différentiel favorise une foulée portée vers l’avant sans trop solliciter le tendon d’Achille.
- Semelle intermédiaire : mousse Lightstrike Pro double couche sur toute la longueur. Adidas a retravaillé sa mousse phare pour la rendre plus moelleuse et rebondissante que sur la v3, tout en allégeant l’ensemble. On obtient ainsi un amorti ultra léger avec un excellent retour d’énergie à chaque foulée.
- Plaque carbone : plutôt que plate, Adidas intègre ses Energyrods 2.0 – cinq tiges en carbone incurvées – au cœur de la semelle. Celles-ci agissent comme un ressort sous le pied et assurent une transition talon-orteils fluide et dynamique. La nouvelle géométrie de la semelle, avec un rocker (point de bascule) avancé, accentue encore l’effet de propulsion vers l’avant.
- Semelle extérieure : combinaison du caoutchouc Continental™ à l’avant (pour la traction) et du nouveau composé Lightstrike/Lighttraxion sur le reste de la semelle. L’accroche au sol est excellente, y compris sur routes mouillées, tout en réduisant le poids et sans sacrifier la durabilité. Lors de mes sorties, j’ai constaté une bonne adhérence, clairement améliorée par rapport à la génération précédente.
- Tige (upper) : nouveau mesh LIGHTLOCK ultra fin, extensible et respirant. Il épouse la forme du pied comme une chaussette pour un confort supérieur. Des renforts ciblés au talon et sur les côtés améliorent le maintien du pied, évitant les glissements de talon qu’on pouvait reprocher à la v3. Le laçage est classique mais efficace, avec une languette attenante bien rembourrée qui contribue au confort global.
Sensations en course : dynamisme et confort au rendez-vous
Dès les premiers kilomètres avec l’Adios Pro 4 aux pieds, j’ai senti qu’on était sur un modèle taillé pour la vitesse. Le dynamisme de la chaussure est bluffant : elle invite naturellement à augmenter l’allure. La nouvelle forme de semelle rocker pousse le corps vers l’avant et donne vraiment l’impression d’être propulsé à chaque foulée. En séance de fractionné et lors d’un 10 km compétitif, j’ai adoré cette sensation d’élan permanent – comme si la chaussure nous incitait à gagner quelques secondes au kilomètre sans effort supplémentaire. Le rebond du Lightstrike Pro se fait bien sentir : la foulée s’allonge facilement et avec peps. Ce modèle porte bien son nom de “Pro”, car on ressent qu’il a été conçu pour performer et battre des records.
Au niveau de l’amorti, Adidas a clairement corrigé le tir par rapport à la version précédente. Là où la v3 pouvait sembler un peu ferme et exigeante, la Pro 4 offre désormais une plateforme plus douce sous le pied tout en restant très réactive. Je ne dirais pas que c’est moelleux au point de s’y enfoncer (on reste sur une chaussure de compétition assez rigide), mais le gain en confort est notable sur les sorties longues. Même après plus de 30 km, mes jambes étaient moins détruites qu’avec d’autres chaussures de marathon plus anciennes. Cette absorption des chocs optimisée se traduit concrètement par une meilleure économie musculaire sur la durée. En fin de sortie longue, on se surprend à avoir les jambes un peu plus fraîches, ce qui peut faire la différence dans les derniers kilomètres d’un marathon.
Confort et ajustement du chaussant
Sur le plan du confort, l’Adios Pro 4 m’a réellement impressionné. Pour être honnête, je n’étais pas fan du chaussant des versions précédentes qui présentaient des points de frottement et un fit un peu spartiate. Mais cette fois, Adidas frappe fort : le nouveau mesh Lightlock est un petit bijou. Dès que je l’ai enfilée, la chaussure disparaît presque : le tissu est doux, extrêmement fin et extensible juste ce qu’il faut. Il me rappelle celui de la Hoka Rocket X2, l’une des chaussures à plaque les plus confortables du marché, et l’Adios Pro 4 se hisse désormais à son niveau. Aucun point dur, aucune couture gênante – le pied est bien enveloppé, maintenu mais sans pression excessive. C’est un vrai changement par rapport à la v3, et probablement l’amélioration la plus marquante de cette Adios Pro 4 à mes yeux.
Niveau ajustement, attention toutefois à la pointure : la chaussure chausse un peu petit et plutôt étroit à l’avant. Le bout de la toe-box est effilé, ce qui peut comprimer les orteils si on prend sa pointure habituelle. Pour ma part, j’ai ressenti une légère pression sur le gros orteil après une longue sortie. Un de mes camarades de course a couru le marathon de Berlin avec cette paire et a terminé avec un ongle du pied en moins – malgré un record personnel amélioré de 3 minutes ! Cela témoigne à la fois du potentiel de performance de la Pro 4 et de son chaussant un peu juste. Conseil : si comme moi vous avez le pied large ou que vous aimez avoir de la marge, n’hésitez pas à prendre une demi-pointure (voire 1/3 de pointure) au-dessus. Une fois ce détail réglé, le maintien est excellent : aucun glissement de talon à signaler grâce aux renforts, et le médio-pied est bien calé. La languette attenante et le rembourrage au talon contribuent à ce maintien sans sacrifier le confort. En résumé, un fit précis et performant, mais qui demande de bien choisir sa taille pour éviter les déconvenues.
Stabilité et utilisation sur le terrain
Avec son épaisse semelle et sa grande souplesse en torsion, l’Adios Pro 4 reste une chaussure très typée compétition, ce qui veut dire qu’elle n’excelle pas en stabilité, surtout pour les coureurs qui attaquent talon. Sur des virages serrés ou des changements de direction brusques, on perçoit une légère instabilité : la hauteur et la rigidité de l’ensemble rendent la pose du pied un peu moins assurée qu’avec une chaussure à profil bas. Sur piste, par exemple, je ne me sentais pas aussi à l’aise dans les courbes qu’avec des modèles plus plats. Les coureurs à foulée médio-pied ou avant-pied n’auront pas de souci majeur (au contraire, la chaussure est un régal lorsqu’on attaque bien sur l’avant), mais si vous êtes prononcé talon, prudence – l’arrière du chaussant manque un peu de stabilité et de tolérance pour vous. En clair, l’Adios Pro 4 préfère les lignes droites aux slaloms et aime qu’on lui rentre dedans en termes d’allure. Ce n’est pas une chaussure faite pour flâner en footing calme ou pour ceux qui recherchent avant tout le confort d’une pantoufle sur tous les terrains. Elle s’exprime pleinement à vitesse élevée, où son équilibre dynamique reprend le dessus.
Côté adhérence en revanche, rien à redire : la semelle Continental™ combinée aux motifs Lighttraxion offre une accroche remarquable. J’ai couru sous la pluie sans jamais glisser. De plus, l’usure après 100 km est très limitée, un bon signe sur la durabilité de la semelle extérieure (souvent le point faible des chaussures carbone). Adidas semble avoir trouvé le bon compromis entre grip et légèreté sur ce modèle. Comme souvent avec ce type de chaussure, la durée de vie de la mousse et du dynamisme sera inférieure à une chaussure d’entraînement classique, mais la Pro 4 encaisse déjà mieux les kilomètres que la version précédente d’après mes observations.
Pour quel coureur et quelle distance ?
L’Adizero Adios Pro 4 est taillée pour la compétition sur route et s’adresse en priorité aux coureurs confirmés à élite en quête de performance. Son caractère exigeant (stabilité moyenne, prix élevé, durabilité limitée) la destine surtout aux entraînements spécifiques et aux courses, plutôt qu’aux footings du dimanche. Ceci étant dit, grâce à son amorti plus accessible qu’avant, elle conviendra à un public plus large que les itérations précédentes. Même un coureur amateur bien entraîné pourra l’envisager pour un marathon s’il cherche un boost de vitesse et qu’il maîtrise un minimum sa foulée. En termes de distances, elle se montre polyvalente du 5 km au marathon : assez légère et nerveuse pour les courtes distances, suffisamment amortie pour tenir 42 km sans exploser vos quadriceps. Durant mes tests, je l’ai autant appréciée sur 10 km (où son peps fait merveille) que sur des sorties longues allure marathon.
En revanche, si vous débutez en running ou que vous cherchez une chaussure confortable pour tous les jours, ce modèle ne serait pas mon premier choix. Elle peut sembler moins tolérante pour des allures tranquilles ou des foulées approximatives (notamment à cause de la stabilité arrière pour les attaquants talon). À l’inverse, si vous avez déjà une foulée efficace et que vous voulez grignoter de précieuses secondes sur vos records, l’Adios Pro 4 saura vous récompenser. Elle se situe clairement dans la catégorie des « super-shoes » de compétition, au même titre que les modèles phares d’autres marques, et représente le savoir-faire d’Adidas pour courir vite.
Conclusion : mon avis sur l’Adios Pro 4 et alternatives
En conclusion, l’Adidas Adizero Adios Pro 4 réussit son pari en apportant de vraies améliorations par rapport à la v3. Plus légère, plus confortable et toujours aussi explosive, c’est une chaussure qui m’a convaincu par son équilibre entre amorti et dynamisme. J’ai particulièrement adoré le gain de confort du nouveau mesh et la sensation de propulsion en course qui donne presque l’impression d’avoir un coup d’avance sur le chrono. Quelques bémols existent – notamment une stabilité perfectible sur les appuis fuyants et un chaussant étroit qui demandera d’ajuster la pointure – mais ils n’entachent pas l’expérience grisante que procure cette paire en conditions de course. Avec un tarif autour de 250 €, on est sur un investissement conséquent, réservé à ceux qui veulent le meilleur de la technologie running actuelle pour la compétition. Pour ces coureurs-là, l’Adios Pro 4 est un choix tout à fait pertinent qui pourra les accompagner du 5 km au marathon avec brio.
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Alternatives intéressantes : dans le monde des chaussures à plaque carbone, d’autres modèles haut de gamme valent le détour. On pense par exemple à la Nike Air Zoom Alphafly Next% , référence en termes d’amorti maximal et de dynamisme pour le marathon, ou à la Nike Vaporfly Next% 3 qui mise sur la légèreté et l’efficacité sur route. La Hoka Rocket X2 est une autre option notable, plébiscitée pour son confort exceptionnel et sa facilité d’utilisation, ce qui en fait un choix de cœur pour certains sur semi ou marathon. Citons aussi l’ASICS Metaspeed Sky+ ou la Saucony Endorphin Pro 3/Elite, qui offrent chacune une approche un peu différente du record (respectivement plus axée sur la stabilité pour l’une, et sur la rigidité très prononcée pour l’autre). Chacune de ces chaussures a ses adeptes et ses spécificités, mais l’Adidas Adios Pro 4 n’a clairement pas à rougir face à elles. Elle s’impose même comme une valeur sûre pour qui recherche une chaussure de compétition complète, alliant retour d’énergie explosif et confort amélioré. En d’autres termes, si votre objectif est de passer un cap et de battre vos records sur route, l’Adios Pro 4 pourrait bien devenir votre meilleure alliée le jour de la course.