Présentation de la Nike ZoomX Zegama 2
La Nike ZoomX Zegama 2 est le tout dernier modèle de la gamme trail de Nike, et elle s’impose d’emblée comme une chaussure trail amortie à l’extrême. Son nom fait référence au célèbre marathon de montagne de Zegama, ce qui donne le ton : cette paire est conçue pour affronter des sentiers exigeants en offrant un amorti maximal et des performances de haut vol en terrain accidenté.
Positionnée comme la grande sœur ultra-coussinée des Nike Wildhorse ou Terra Kiger, la Zegama 2 vise les courses longues distances et l’ultra-trail en montagne. Nike avait déjà frappé fort avec la première Zegama en y introduisant sa mousse ZoomX – habituellement réservée aux modèles route haut de gamme – afin d’apporter un amorti généreux sur les sentiers. Cette deuxième version améliore la formule, notamment en corrigeant le principal point faible du premier opus : l’adhérence. Nike dote enfin sa chaussure trail amortie maximal d’une semelle Vibram MegaGrip, une évolution attendue qui la place au niveau des références du marché en termes de traction.
Dans ce test et avis de la Nike Zegama 2, nous passons en revue ses caractéristiques essentielles (technologies, semelle, stabilité, poids, drop, ajustement…), puis partageons nos sensations en conditions réelles sur les sentiers. Nous listerons ensuite ses points forts et points faibles, avant de donner notre avis personnel sur son usage idéal (pour quel type de coureur, quelles distances et quels terrains). Enfin, une conclusion comparera la Zegama 2 à quelques modèles alternatifs similaires (comme la Nike Pegasus Trail, la Hoka Speedgoat ou la Salomon Ultra Glide) pour situer cette nouveauté face à la concurrence.
Peut-elle prétendre au titre de meilleure chaussure trail longue distance du moment ? Découvrons-le ensemble.
Caractéristiques techniques : ZoomX, adhérence et stabilité au rendez-vous
Amorti ZoomX maximal pour la longue distance
Le cœur de la Zegama 2, c’est sa semelle intermédiaire en mousse ZoomX sur toute la longueur. Il s’agit de la mousse la plus légère et réactive de Nike, utilisée dans ses chaussures de marathon comme la Vaporfly. Sur ce modèle trail, le ZoomX offre un amorti ultra-généreux qui absorbe les chocs sur terrains durs et rocailleux. La hauteur de semelle est imposante : environ 36 mm sous le talon et 32 mm à l’avant-pied, soit un drop de 4 mm. Concrètement, on ressent dès les premiers mètres un amorti moelleux sous le pied, avec une sensation de coussin qui filtre les aspérités du terrain. Cette épaisseur de semelle apporte un confort appréciable sur les longues distances en montagne, en retardant la fatigue musculaire et en protégeant des impacts. Nike parle d’un amorti « maximal » et, en effet, la chaussure procure la sensation d’avoir un matelas sous les pieds, sans pour autant être complètement molle. Le ZoomX conserve du retour d’énergie et du dynamisme, ce qui évite de s’enliser dans l’amorti : la Zegama 2 sait rester performante et relativement réactive malgré son gabarit.
À noter que la mousse a été légèrement retravaillée par rapport à la première version. Certains testeurs trouvent la Zegama 2 un peu plus ferme et moins « bouncy » que l’originale, probablement pour gagner en stabilité. Quoi qu’il en soit, l’amorti reste l’argument numéro un de ce modèle : en ultra-trail, il préserve vos jambes sur des descentes longues et techniques, et sur terrain roulant il offre un confort de running proche d’une chaussure de route. On peut vraiment parler d’une chaussure de trail avec amorti exceptionnel, taillée pour les ultras.
Semelle Vibram MegaGrip : adhérence accrue sur tous les terrains
La grande nouveauté de la ZoomX Zegama 2 réside sous la chaussure : Nike a équipé son modèle d’une semelle externe en Vibram® MegaGrip. C’est une petite révolution pour la marque au Swoosh, qui utilisait jusqu’alors son propre caoutchouc sur ses modèles trail. Désormais, la Zegama rejoint Hoka, Salomon et consorts en adoptant ce caoutchouc ultra-adhérent plébiscité par les traileurs du monde entier. Le composé Vibram MegaGrip est réputé pour son accroche, en particulier sur la roche mouillée et les surfaces glissantes. Lors de notre test, cela s’est vérifié : là où la première Zegama montrait ses limites (pierres humides, racines mouillées, dalles en sous-bois), la version 2 accroche fermement. Les passages sur rochers humides ou en traversée de ruisseaux ne font plus peur – fini la semelle qui dérape et l’appréhension sur ce type de terrain. Nike a clairement corrigé le tir et rattrapé son retard en dotant la Zegama 2 de ce qui se fait de mieux en matière de grip trail.
Le cramponnage de la semelle reste dans l’esprit du premier modèle : on trouve des crampons de 4 mm de profondeur environ, au profil multi-directionnel. Ce dessin polyvalent assure une traction efficace aussi bien en montée qu’en descente, y compris sur terrain meuble. Sur des sentiers raides et sablonneux ou couvert de petits cailloux, la chaussure garde une bonne accroche et évite les dérapages intempestifs. Bien sûr, avec 4 mm de crampons, on n’atteint pas la traction d’une chaussure de boue typée Mud/Soft Ground, donc dans la gadoue très épaisse la semelle peut saturer. Mais pour un usage montagne polyvalent (terre, pierres, racines, un peu de boue), l’adhérence est au rendez-vous. Mention spéciale à la sécurité apportée sur les descentes techniques : on se sent en confiance pour attaquer, d’autant que l’amorti absorbe les chocs en cas de réception brutale sur un rocher pointu. En résumé, la Zegama 2 offre désormais une adhérence haut de gamme, à la hauteur de son amorti, ce qui en fait une alliée fiable sur tous les terrains rencontrés en trail.
Stabilité : une plateforme large pour dompter la hauteur
Avec un tel stack de semelle, la question de la stabilité est cruciale. Nike a travaillé ce point et le résultat est convaincant : la ZoomX Zegama 2 se révèle stable pour une chaussure aussi haute. La base de la semelle est assez large, en particulier à l’avant, ce qui élargit l’appui au sol et limite les risques d’entorse malgré la hauteur. En statique, on se sent perché un peu plus haut que dans une trail shoe classique, mais en dynamique la chaussure reste bien équilibrée. Le drop de 4 mm contribue à cette stabilité en plaçant le pied assez à plat, favorisant une foulée médio-pied naturel sur le technique. On n’a pas l’effet de bascule prononcé qu’on pourrait craindre : Nike a incorporé un rocker (courbure de semelle) plus marqué que sur la V1, ce qui donne une foulée fluide et un déroulé plus doux. Ce rocker aide à garder de la fluidité malgré l’épaisseur de mousse, et évite l’impression d’avoir des sabots aux pieds.
Sur le terrain, la stabilité de la Zegama 2 est bonne tant qu’on reste dans les limites d’une chaussure maximaliste. Sur des devers ou des terrains très accidentés, il faut rester attentif au placement du pied (comme avec toute chaussure à semelle haute), mais la Zegama 2 ne nous a pas paru bancale. Au contraire, l’association d’une mousse légèrement raffermie et de la large semelle extérieure offre un châssis rassurant. On peut attaquer les virages serrés sans sentir la chaussure se tordre exagérément. Il n’y a pas de plaque anti-rochers rigide intégrée, mais l’épaisseur de la semelle fait office de protection anti-pierre naturelle : vous pouvez poser le pied sur des cailloux pointus sans le sentir transpercer la semelle. La contrepartie, c’est bien sûr un faible ressenti du sol (ground feel), propre à ce type de chaussure très amortie. Les adeptes de minimalisme passeront leur chemin, mais les ultras pourront apprécier de ne pas ressentir chaque caillou du parcours. En somme, la Zegama 2 offre un bon compromis entre hauteur et stabilité, ce qui la rend exploitable y compris sur des sentiers techniques modérés.
Poids et dynamisme : un gros bébé qui sait se faire oublier
Affichée à environ 310 grammes en pointure 42 (US 9), la Nike Zegama 2 est un modèle plutôt lourd. On est dans le haut du panier des chaussures de trail en termes de poids, avoisinant les 30 g de plus que la moyenne des modèles longue distance. À titre de comparaison, une Hoka Speedgoat 5 de même taille pèse autour de 290 g, soit 20 g de moins. Sur la balance, la Zegama 2 fait donc partie des mastodontes. Heureusement, aux pieds, ce poids se fait moins sentir que redouté. Grâce à l’équilibre de la semelle et au rocker évoqué plus haut, la foulée reste coulée et naturelle. En rythme de croisière, on n’a pas la sensation d’une chaussure lourde ou encombrante. Lors de notre test terrain, nous avons été agréablement surpris de pouvoir enchaîner les kilomètres sans être gênés par le poids. Évidemment, en phase de relance ou sur des accélérations, l’inertie se rappelle à vous : ce n’est pas une chaussure faite pour les séances de vitesse ou le fractionné. Mais dans le cadre d’un ultra-trail ou d’un trail long couru à allure modérée, le supplément de poids est compensé par le confort et la protection.
Le dynamisme de la chaussure est correct sans plus. Le ZoomX apporte un léger retour d’énergie, mais le format global privilégie le confort à la performance pure. On peut courir relativement vite sur terrain roulant grâce à la bonne transition talon-orteils, toutefois ne vous attendez pas à des miracles en termes de peps. La Zegama 2 est un « cruiser » de trail, pas une fusée pour KV (kilomètre vertical) ou un cross explosif. En montée raide, son poids et son amorti peuvent la rendre un peu pataude comparé à des modèles plus légers et fermes, mais en contrepartie en descente et sur le plat on profite du moelleux. Au final, le poids de la Zegama 2 la destine à des usages longue durée et à des coureurs privilégiant le confort sur la performance. Elle excelle sur la distance, un peu moins sur l’intensité.
Tige et ajustement : confort, respirabilité et fit ajusté
La tige (upper) de cette Zegama 2 évolue également par rapport à la version précédente. Nike utilise un mesh technique Engineered Mesh d’une seule couche, avec des perforations plus fines. Ce choix vise la durabilité et la protection : le mesh lisse résiste mieux aux accros et aux frottements, tout en restant respirant. Après plusieurs sorties, aucune trace d’usure prématurée n’est à signaler, confirmant la robustesse de l’empeigne. Par temps chaud, la ventilation nous a semblé correcte : le tissu évacue bien l’humidité et sèche rapidement, un bon point pour les longues sorties estivales ou les étapes d’un ultra sous la chaleur.
La Zegama 2 conserve par ailleurs le guêtre intégré autour de la cheville, signature du modèle. Ce col élastiqué type chaussette enveloppe le bas de la cheville et empêche efficacement les cailloux, le sable ou les débris d’entrer dans la chaussure pendant la course. C’est très appréciable sur des sentiers rocailleux ou sablonneux : pas besoin de s’arrêter pour vider ses chaussures. Accessoirement, cette guêtre protège aussi la zone de la malléole et du tendon d’Achille des éraflures et ajoute de la durabilité (elle évite l’usure interne du col de la chaussure due aux frottements du pied). La languette a également été revue : fini le soufflet ultra-fin découpé au laser de la V1, Nike a mis une languette rembourrée sur la Zegama 2. Résultat, le coup de pied est mieux protégé du laçage et on gagne en confort, surtout si on serre fort pour verrouiller le pied.
Parlons justement de l’ajustement (fit) : c’est peut-être le point qui divise le plus. Nike communique sur un volume intérieur plus généreux qu’auparavant, mais notre ressenti (et celui d’autres testeurs) diffère. La Zegama 2 chausse plutôt étroit et ajusté, notamment à l’avant-pied. La toe-box manque un peu de hauteur et de largeur pour les orteils, comparé à la concurrence ou même à la Pegasus Trail par exemple. Si vous aviez trouvé la Zegama 1 étriquée, cette nouvelle version risque de vous sembler toujours aussi serrée, voire davantage. En effet, la tige enveloppe le pied de très près : c’est un avantage en termes de maintien, car le pied est parfaitement calé et ne bouge pas à l’intérieur (aucun risque de frottements ou d’ampoules dûs à un pied qui glisse). Par contre, les pieds à fort volume ou larges peuvent se sentir compressés. L’un de nos testeurs à pied « large » a même dû renoncer à courir avec la Zegama 2 tant il se sentait à l’étroit. De mon côté (pied plutôt fin), le maintien est excellent et je n’ai pas eu de point de pression douloureux, mais j’aurais apprécié un peu plus d’espace sur l’avant notamment dans les descentes longues quand le pied a tendance à gonfler.
En pratique, il a fallu plusieurs sorties pour « casser » la chaussure et assouplir légèrement l’empeigne. Le chaussant se détend un peu avec le temps, alors ne vous découragez pas si elle vous semble rigide au départ. Après une cinquantaine de kilomètres, l’ajustement est devenu plus tolérant et les sensations se sont améliorées. Notre conseil : si vous avez un doute sur la taille, envisagez un demi-pointure au-dessus, surtout si vous partez sur de l’ultra où les pieds enflent. En résumé, la Nike ZoomX Zegama 2 offre un fit sécurisant et précis, idéal pour les pieds fins et ceux qui aiment être bien maintenus, mais moins adaptée aux pieds larges ou aux coureurs qui préfèrent une toe-box spacieuse.
Sur le terrain : performances en trail et sensations
Nous avons pu éprouver la Nike Zegama 2 sur divers terrains et conditions afin de voir ce qu’elle a dans le ventre. En montée, malgré son poids, la chaussure tracte correctement grâce à sa semelle Vibram. Sur des pentes modérées, l’adhérence des crampons inspire confiance et l’amorti ZoomX restitue un peu d’énergie à chaque pas, ce qui aide à grimper sans se sentir plombé. Sur des côtes très raides en revanche, son gabarit se fait sentir : elle incite plus à marcher vite qu’à courir en danseuse. Les traileurs légers et performants préféreront sans doute une chaussure plus nerveuse pour les segments de montée sèche.
En descente, la Zegama 2 révèle tout son potentiel. L’amorti maximal encaisse les chocs à merveille : on peut se laisser aller dans la pente sans craindre pour ses quadriceps ou ses genoux à chaque impact. La stabilité demeure bonne tant qu’on reste attentif – la hauteur de semelle impose de ne pas trop se désunir sur des devers prononcés – mais globalement on se sent en sécurité. Lors de descentes techniques sur pierriers, la protection est au top : les pierres pointues ne se ressentent quasiment pas sous le pied, et l’adhérence Vibram permet de freiner ou changer de direction rapidement même sur un sol instable. On apprécie particulièrement la confiance que donne la semelle dans les portions délicates : même sur roche mouillée en descente, ça tient, ce qui incite à lâcher les freins plus qu’avec la version précédente ou d’autres Nike trail. Attention toutefois à la précision : grosse semelle et fit ajusté obligent, on perd un peu en finesse de pilotage. Sur des passages vraiment techniques (éboulis mouvants, hors-sentier), la Zegama 2 est moins précise qu’une chaussure plus basse et flexible. Il faut l’accepter et adapter son allure en conséquence, sous peine de subir quelques torsions de cheville. Pour de la descente roulante ou sur sentier bien tracé en revanche, c’est du velours.
Sur le plat et les portions roulantes, y compris les pistes forestières ou routes forestières, la Zegama 2 se comporte comme une chaussure de trail longue distance confortable. On peut enchaîner les kilomètres sans ressentir de fatigue excessive grâce à l’amorti. Sur un chemin blanc ou même un bout de route, elle offre un confort proche d’une chaussure route/trail hybride. Le déroulé est assez fluide, notamment depuis que Nike a accentué le rocker à l’avant : on trouve qu’elle « déroule » mieux que la première version, avec une transition talon-orteils plus naturelle. À allure modérée (80-85% de VMA), elle maintient un bon rythme sans effort supplémentaire. Par contre si on accélère franchement sur du plat, on atteint ses limites de dynamisme : elle manque d’un petit ressort qu’on trouverait sur des modèles plus légers ou dotés de plaque carbone (comme la Nike Ultrafly). Rien de rédhibitoire, car ce n’est pas sa vocation première de toute manière.
Là où la Zegama 2 excelle, c’est sur les sorties longues et ultra-trails. Nous l’avons testée sur une sortie de 6 heures en terrain varié (montées techniques, crêtes rocailleuses, descentes cassantes, sections roulantes en sous-bois) et elle a fait preuve d’une grande constance. Au fil des heures, on apprécie de plus en plus son amorti : quand la fatigue s’installe, le fait d’avoir cette couche de ZoomX sous le pied évite bien des douleurs. Les pieds restent étonnamment frais : pas d’échauffement plantaire, pas de traumatismes aux talons malgré les descentes répétées. Le maintien du pied sûr évite aussi les frottements, et nous n’avons souffert d’aucune ampoule sur cette longue sortie. Le seul petit grief constaté en conditions réelles fut la chaleur : sous un soleil de plomb, la Zegama 2 tient un peu chaud au pied en milieu d’après-midi (son mesh est respirant, mais la guêtre en néoprène autour de la cheville peut garder la chaleur). Un détail à gérer en ouvrant un peu le col ou en portant des chaussettes fines. Pour le reste, que ce soit en terrain gras, sec, technique ou roulant, elle s’est montrée à l’aise. Sa polyvalence est finalement très bonne pour un modèle aussi orienté « ultra » : on peut sans crainte l’utiliser sur des trails de montagne engagés, mais aussi sur des parcours moins extrêmes. Sur un ultra-trail de haute montagne type UTMB, on voit clairement la Zegama 2 comme une candidate sérieuse (si votre pied s’accommode du fit). Sur un trail plus roulant type Chemin du Soleil ou une longue traversée, elle conviendra tout autant, tant qu’on recherche le confort avant tout. En revanche, pour un trail court (<20 km) ou très technique où la vitesse prime, ce n’est pas la chaussure la plus efficiente – on lui préférera alors un modèle plus léger et agile.
En somme, la Nike Zegama 2 pour ultra-trail est dans son élément : dès que la distance s’allonge et que le terrain use le corps, elle offre un avantage réel en termes de protection et de confort. Elle permet d’aborder un ultra ou un marathon de montagne sereinement, en ménageant vos jambes. Son terrain de jeu favori : les longues distances, les dénivelés positifs et négatifs importants, et les sentiers montagnards variés. Elle tolère même les sections de bitume ou de piste sans broncher, ce qui en fait une alliée pour les parcours mixtes. Finalement, on peut la considérer comme une des meilleures chaussures trail longue distance actuellement pour ceux qui cherchent un amorti maximal sans sacrifier l’adhérence et la stabilité.
Points forts et points faibles de la Nike ZoomX Zegama 2
Points forts :
- Amorti ZoomX exceptionnel : confort moelleux et absorption des chocs au top, idéal pour les longues distances.
- Coussins de pied protecteurs : la grosse semelle filtre très bien le terrain, excellente protection contre les cailloux et terrains durs.
- Adhérence Vibram MegaGrip : traction efficace y compris sur roche mouillée ou racines humides – un énorme progrès par rapport à la V1.
- Stabilité correcte malgré la hauteur : la plateforme large et le rocker permettent une foulée sûre, la chaussure ne paraît pas instable pour un modèle maximaliste.
- Confort sur longue durée : taillée pour les ultras, elle évite la fatigue plantaire et musculaire sur les efforts de plusieurs heures.
- Durabilité : matériaux robustes (mesh renforcé, semelle Vibram résistante) gage d’une bonne longévité même sur terrain abrasif.
- Polyvalence trail : performante en montagne technique mais aussi agréable sur chemins roulants ou mixtes, et même utilisable en randonnée grâce à son confort.
Points faibles :
- Poids élevé : autour de 310 g, c’est un modèle lourd aux pieds, surtout sensible sur les portions rapides ou en montée.
- Manque de nervosité : chaussure peu adaptée aux allures rapides ou aux changements de rythme, dynamisme en retrait.
- Fit étroit/ajusté : chaussant qui peut serrer à l’avant, déconseillée aux pieds larges ou à ceux qui aiment de l’espace pour les orteils.
- Besoin de rodage : nécessite quelques sorties pour assouplir l’empeigne et atteindre son plein potentiel de confort.
- Chaleur : guêtre chevillée pouvant tenir chaud par temps très chaud (détail mineur).
- Prix premium : tarif de lancement autour de 170-180€, assez onéreux (on paye la techno ZoomX et Vibram).
Avis personnel : pour quel usage et quel type de coureur ?
À qui s’adresse cette Nike ZoomX Zegama 2 ? D’après notre expérience, elle conviendra avant tout aux coureurs de trail longue distance en quête d’un maxi amorti et d’une chaussure protectrice. Si vous préparez un ultra-trail montagneux, un trail long (>50 km) avec beaucoup de dénivelé, ou simplement si vous aimez accumuler les sorties longues à l’entraînement sans finir les pieds détruits, la Zegama 2 est un choix à considérer. Elle excelle pour les profils de coureurs qui privilégient le confort et la sécurité sur la performance pure. Les ultra-traileurs qui veulent arriver frais en fin de course apprécieront son amorti protecteur. De même, les coureurs au gabarit un peu lourd ou sujets aux douleurs articulaires pourront y trouver un allié pour encaisser les chocs répétés en descente.
En revanche, les traileurs très compétitifs, à la foulée dynamique, risquent de la trouver encombrante. Si vous cherchez la légèreté et la vitesse, tournez-vous plutôt vers des modèles plus légers ou dotés de plaques carbone. La Zegama 2 se destine plus à être un tank de montagne qu’une formule 1 : elle vous emmènera loin et haut, mais pas forcément le plus vite possible. Pour un coureur polyvalent qui alterne courtes sorties nerveuses et ultras, elle pourra venir en complément d’une paire plus légère. Mais pour un usage spécifique ultra et longues sorties, elle peut parfaitement devenir votre chaussure principale.
Côté foulée, le drop de 4 mm et le comportement global favorisent une attaque médio-pied. Si vous êtes coureur avant-pied ou médio-pied, vous tirerez pleinement parti de sa stabilité et de son amorti homogène. Les coureurs talonneurs peuvent tout à fait l’utiliser (le talon est bien amorti), mais ils ne bénéficieront pas autant du dynamisme du ZoomX. De plus, le faible drop pourra demander une phase d’adaptation si vous venez de chaussures plus classiques (8-10 mm). Rien de méchant, mais bon à noter.
Question terrains, la Nike Zegama 2 est clairement faite pour la montagne et les sentiers techniques. Elle adore les pierriers, les singles escarpés, les longues montées et descentes. Son adhérence Vibram la rend fiable y compris sur terrains humides et rocailleux. Évidemment, elle peut sembler surdimensionnée pour de simples chemins forestiers roulants ou du trail urbain : on peut tout à fait l’y utiliser (et profiter du confort), mais ce serait gâcher une partie de son potentiel. Si votre pratique se limite à des trails peu techniques ou des distances courtes, d’autres modèles plus légers feront l’affaire. En revanche, si vous avez en ligne de mire des épreuves comme l’UTMB, la Diagonale des Fous, la TDS, le Grand Raid des Pyrénées ou tout autre ultra exigeant, la Zegama 2 est armée pour ce genre de défi. Elle conviendra aussi très bien pour des aventures type randonnée trail sur plusieurs jours ou du fast-hiking, grâce à son confort et son accroche, à condition d’accepter son poids.
En termes de morphologie du pied, on l’a dit, pied fin à moyen volume de préférence. Si vous avez le pied large, il faudra peut-être la tester en magasin avant achat, ou attendre une éventuelle version Wide (peu probable chez Nike Trail). Pour les autres, prenez votre pointure habituelle en Nike Running, ou une demi-pointure au-dessus si vous hésitez entre deux (valable surtout pour un usage ultra où on prévoit un peu de marge).
Mon avis personnel sur cette chaussure est globalement très positif dans son registre. J’ai aimé la sérénité qu’elle procure sur les longues sorties : on sait qu’on est bien protégé et on peut se concentrer sur l’effort sans subir le terrain. J’ai particulièrement apprécié l’amélioration de l’adhérence, qui était un point noir de la V1 – ici, plus de frustration, Nike joue enfin dans la cour des grands avec la semelle Vibram. L’amorti ZoomX m’a convaincu sur les ultras, moins sur les courtes distances où il n’apporte pas grand-chose par rapport à une chaussure plus classique. Le principal reproche à titre personnel reste le fit un peu étroit : ayant connu plus confortable en terme d’espace aux orteils, j’espère que Nike assouplira un peu ce point à l’avenir. Mais en courant, ce n’est pas rédhibitoire, on s’habitue et le pied est très bien tenu. Au final, j’utiliserai la Zegama 2 pour toutes mes courses de plus de 6-7h ou mes sorties d’entraînement en montagne lorsque je veux ménager mon corps. Pour des trails courts ou des séances rapides en terrain sec, je continuerai à utiliser une paire plus légère. La Nike Zegama 2 est donc, à mes yeux, une excellente chaussure d’ultra-trail, spécialisée et performante dans son domaine de prédilection.
Conclusion : la Nike Zegama 2 face à la concurrence
Avec la ZoomX Zegama 2, Nike signe un modèle abouti qui comblera les traileurs en quête d’amorti maximal et de fiabilité sur longues distances. En corrigeant les lacunes de la première version (notamment l’adhérence déficiente) et en conservant ce qui faisait sa force (le ZoomX ultra-confort), Nike se hisse au niveau des références du segment. Certes, tout n’est pas parfait – le poids reste élevé et le fit ne conviendra pas à tout le monde – mais globalement cette chaussure remplit sa promesse : offrir confort, accroche et stabilité pour aller loin en trail. Elle apporte une réponse convaincante à la vague des chaussures « max cushion » initiée par Hoka, tout en gardant la touche Nike (dynamisme du ZoomX, design soigné, innovation de la guêtre intégrée).
Nike ZoomX Zegama 2 vs Hoka Speedgoat 5 : la comparaison est inévitable tant ces deux modèles jouent dans la même catégorie. La Hoka Speedgoat est depuis des années la reine des ultras grâce à son amorti et sa fiabilité. Face à elle, la Zegama 2 propose un amorti tout aussi impressionnant, avec en plus le rebond propre au ZoomX. Les deux partagent un drop de 4 mm et une semelle Vibram Megagrip. La Speedgoat 5 garde pour elle un poids un peu plus léger (env. 20 g de moins) et un fit plus universel (boîte à orteils un peu plus accueillante, et disponible en version wide). La Zegama 2 offre de son côté un maintien de pied plus ajusté et un amorti peut-être encore plus moelleux. En termes de stabilité, elles sont comparables, bien que certains trouveront la Zegama plus stable grâce à sa semelle un poil plus ferme. Au final, Nike Zegama 2 vs Hoka Speedgoat se termine sur un match nul des géants : l’une ou l’autre fera très bien le job sur un ultra, le choix se fera sur la forme du pied et les préférences de sensation (légèrement plus ferme pour Nike, plus souple pour Hoka). Les fans de la Speedgoat ont désormais une alternative crédible chez Nike, et inversement les adeptes de Nike Trail n’ont plus besoin d’aller voir ailleurs pour avoir une chaussure d’ultra-trail compétitive.
Pour élargir, voici quelques alternatives similaires à considérer dans cette gamme des chaussures de trail à amorti maximal :
- Nike Pegasus Trail 4/5 : L’autre option trail de Nike axée confort. La Pegasus Trail offre un amorti React moins souple que le ZoomX et un drop plus élevé (~10 mm). Elle est plus légère qu’une Zegama et très polyvalente chemin/route, mais son adhérence et sa protection sont moindres. Elle conviendra pour du trail modéré ou des sorties mixtes route-trail, mais pour de la montagne technique et du long, la Zegama 2 reprend l’avantage en amorti et grip.
- Hoka Speedgoat 5 : La référence ultra-trail chez Hoka. Amorti en mousse EVA épaisse, drop 4 mm, 305 g, semelle Vibram 5 mm. C’est la concurrente directe de la Zegama 2. Très performante en montagne, ultra-fiable et éprouvée sur les plus grandes courses. Elle est un poil plus nerveuse que la Nike en raison d’une mousse un peu plus ferme à l’avant, mais aussi un peu moins dynamique en déroulé. Le choix entre les deux se fera sur le fit et l’affinité de chacun avec les marques.
- Salomon Ultra Glide : La réponse Salomon au trail longue distance confort. Avec son amorti doux (mousse Energy Surge), son drop de 6 mm et son poids plume (env. 270 g), l’Ultra Glide est une alternative plus légère. Elle offre un fit Salomon plus standard (pied bien tenu mais toe-box moyenne) et une semelle Contagrip adhérente mais pas Vibram. Moins protectrice sur terrain très cassant que la Zegama, elle brille sur terrains roulants à techniques modérés. À considérer si vous cherchez quelque chose de plus agile tout en restant confortable sur longue distance.
- Autres modèles : On peut également citer la Saucony Xodus Ultra (amorti généreux et tige flexible, drop 6 mm, excellente pour ultras), la Brooks Caldera 6 (maxi semelle très amortie, drop 0 mm, bonne alternative pour ceux qui aiment le zéro drop), ou encore la Hoka Mafate Speed 4 (encore plus robuste pour terrains techniques, avec plaque de propulsion, mais plus lourde). Chacun de ces modèles a ses spécificités, mais tous font partie de la catégorie des chaussures de trail avec amorti maximal destinées aux longues distances.
En conclusion, la Nike ZoomX Zegama 2 marque une étape importante pour Nike Trail. C’est une chaussure aboutie qui réussit à combiner un amorti maximal, une adhérence sans faille et une stabilité satisfaisante, le tout dans un package taillé pour l’ultra-trail. Elle démontre que Nike sait écouter les retours des traileurs (en adoptant Vibram notamment) et peut désormais rivaliser avec les leaders du marché sur le segment de l’ultra. Si vous recherchez la partenaire idéale pour vos prochains ultras ou vos aventures en montagne, la Zegama 2 mérite clairement un essai. Elle pourrait bien vous surprendre par son confort « coussiné » et vous accompagner pendant de très longues distances en trail sans faillir. En tout cas, de notre côté, le pari est réussi : la Zegama 2 intègre notre rotation de chaussures pour les ultras, aux côtés des Speedgoat et autres paires références – c’est dire la confiance qu’on lui accorde après ce test complet.
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